NOUVELLES INSOLITES (SUITE)

Zappy Max et Radio Luxembourg à Pithiviers...

Pictures23Zappy Max était un animateur vedette de Radio Luxembourg dans les années 50 et 60 . L 'une de ses émissions (Magneto-stop) était parrainée par la biscuiterie Grégoire , implantée à Pithiviers .

L' émission consistait à arreter une bande préalablement enregistrée afin de gagner l'objet venant immédiatement derrière le "stop" ...voire accomplir un gage qui suivait la même manoeuvre . Afin que le "stop" soit bien audible , les concurrents devaient  , pendant le silence qui suivait le "et" , souffler dans une trompette. Si bien que les emballages Grégoire ont bientôt présenté un petit lapin s' époumonant avec le même instrument !

0000000001sans titre

Au printemps 1962 , il fut convenu que l' émission qui se déplacait en province , ferait une escale dans la capitale du pâté aux alouettes donc. Indispensable aux yeux du parrain de ce programme ,  la Biscuiterie Grégoire qui fournissait du travail aux habitants de cette charmante ville du Loiret. Mais Laissons Zappy Max nous livrer l'histoire :

" Magnéto-stop" a constitué à Pihiviers l'exemple parfait des dangers , qui parfois , attendent le malheureux animateur ! (...) Par un beau soir de printemps et sur un podium installé place du Matroi , je m' apprétais , micro en main , à emballer les foules assemblées pour lequel la venue de "Magnéto-stop" faisait figure d' évènement ! Philippe Durand , mon réalisateur , briefait une dernière fois les concurrents attendant leur tour lorsque le temps est passé , en quelques minutes , de beau fixe à variable ...de variable à pluvieux... de pluvieux à tempête et de tempête à ouragan . D'ou un replis en catastrophe vers une salle salvatrice , celle d'un collége voisin , Salvatrice n'est pas le qualificatif adéquat car la petite contenance -5 à 60 personnes debouts , au maximum-  elle s'est révélée incapable d'accueillir le public de plusieurs milliers de personnes déja réuni sur la place .Les techniciens ont alors improvisé une sonorisation exterieure pour ceux qui, à l' extérieur donc , stoiques sous leur parapluie , se sont résignés à seulement entendre ce qu'ils étaient venus voir !

Enfin , l'enregistrement du jeu a pu commencer. Mais c'était sans compter avec la mauvaise humeur des cafetiers du Matroi .Escomptant des recettes mirifiques , ils avaient quintuplé la surface de leur terrasse et , face à ce changement de lieu , ils venaient de voir s' évanouir les "picaillons" en puissance !

C'est pourquoi , trois minutes après mon traditionnel "Amis auditeurs , bonsoir!" j'ai été interrompu par les hurlements d'une bande d' énerguménes , petite centaine de gosiers puissants et déterminés exigeant mon retour sur la place et sous la flotte ! Le déroulement du jeu s'avérant impossible , j'ai tenté de raisonner les émeutiers... en pure perte .Car plus je tentais de démontrer qu' une émission de radio ne pouvait pas se faire sous la pluie  , plus je décrochais des invectives ou des injures ! Une espéce de harpie est venue me hurler sous le nez: " t'est qu'une poule mouillée!" Ce qui était ridicule  puisque , jusquement , nous nous étoins retirés dans cette petite salle , pour ne pas étre mouillés .

La situation est devenue reellement préoccupante , quand:

1° Les fils de la sonorisation ont été arrachés!

2° La porte extérieure a été défoncée et les vitres brisées!

3° Des horions ont été échangés entre spectateurs désirant assister au jeu et les furieux!

4° Des graviers ont été jetés par poignées vers la scène!

Finalement lorsqu' une pierre lancée par main de maître est venue me frôler le cuir chevelu , j'ai jugé prudent de battre en retraitre. Et courageux mais pas téméraire , je me suis réfugié avec toute mon équipe dans le bureau du principal en train de téléphoner à la gendarmerie.

La porte de notre havre était sérieusement menacée quand , enfin, les pandores ont fait leur apparition...Quatre berlurons , totalement dépassés , qui ont fini par se replier dans le désordre le plus parfait . Pour , tels des polichinelles sortant d'une boite , réapparaitre par une porte de service , quelques minutes plus tard . Issue par laquelle, à mon grand soulagement , ils nous ont soustraits à la populace déchainée . Et nous faisant passer par les jardins des alentours , enjambant grilles et clôtures comme de vulgaires maraudeurs , la valeureuse équipe de Radio Luxembourg s'est retrouvée saine et sauve et hors de portée de la manifestation...Ouf!"

>EXTRAIT DE L' EXCELLENT LIVRE DE ZAPPY MAX "L'AGE D' OR DE LA RADIO" (editions du Rocher) QUI RETRACE SON PARCOURS RADIOPHONIQUE ET LES EMISSIONS DE RADIOS DES ANNEES 50 ET 60.